Les belles plumes !
Si on a des choses à dire et les moyens de s’exprimer, ce serait ballot de ne pas s’en servir. Mais…
Mais en matière de littérature, comme dans tous les métiers, il est malaisé d’être complètement étranger à l’univers du livre en voulant y participer aussi. C’est un peu comme si un cuisinier français, expert en gastronomie bourguignonne se rendait au Japon en briguant les honneurs de la cuisine nipponne.
Ne faisons pas les choses à moitié
Il y a des chances pour qu'il y laisse des plumes, comme pour, a fortiori , notre auteur fictif qui n'aime pas lire.
Je peux l'affirmer : les bons auteurs sont aussi d'assidus lecteurs. La raison en est très simple. C'est que, quoi qu'on dise de l'ego envahissant de l'auteur en général, on ne pourrait pas lire ses écrits, s'il ne ménageait pas une part belle au lecteur. D'ailleurs, l'auteur lui-même est son premier lecteur plus ou moins fantaisiste ou sévère, gueulard ou souriant. Donc un auteur qui n'aime pas lire ne saurait pas bien se relire - ce qui conduit inexorablement à une catastrophe éditoriale.
Et si on inversait la vapeur ?
Ensuite, par expérience, je sais qu'on n'a pas besoin d'aimer lire avant d'écrire pour se lancer dans la rédaction d'une histoire. En revanche, quand on se coltine de vraies problématiques d'écriture -psychologie, chronologie, suspens, etc- on développe une attention particulière à la manière dont d'autres auteurs s'en sortent.
De là, mon goût pour les ateliers d'écriture. En composant quelques phrases, on éveille en soi des capacités littéraires de lecture. Au lieu de se plaindre du fait que les adolescents ne lisent pas, on devrait leur dire :
“Au fait, tu as pensé à écrire un livre ?”
Et d’ailleurs, tout le monde pourrait s’y mettre car l’écriture nous aide à devenir meilleurs...
Au plaisir de vous lire,
Céline, alias Cebedoc.